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Photo du rédacteurClaire Markovic

La commu-mu-mu-nication

Dimanche soir devant Netflix avec ta moitié, tu as envie de pizza, et tu laisses l’autre commander. Ca finit en pepperonni mais tu étais plus chaud pour une quatre saisons (pin pin pinpinpin pin). Te voilà frustré(e) de l’artichaut et tu n’oses pas admettre que tu es de mauvais poil à cause de ça. L’autre suppose que le fait que tes narines se dilatent est dû au choix d’un mauvais film avec Vince Vaughn. Il ronge le frein de vos dissonances artistiques et l’issue se profile comme un coucher qui fait mal au bide parce que :

  1. malaise

  2. pepperonni

  3. dimanche soir

Astuce ! Tout ceci peut-être lissé et rendu meilleur grâce à …

UNE BONNE COMMUNICATION

Ca n’empêche pas le dimanche soir d’arriver, mais ça permet de prendre une part de quatre saisons – avec de l’artichaut donc.

A l’hôpital, on n’arrive quand même que très rarement à ça :

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MAIS

Le manque de communication provoque des effets pervers. Lorsqu’un patient transite par les urgences, il a fréquemment droit à un examen radiologique. Cet examen peut être prescrit pour plusieurs raisons :

  1. Le patient en a réellement besoin, pour une raison diagnostique

  2. Le médecin urgentiste (ou l’interne. ou l’externe. ou le stagiaire) n’a pas une fichue idée de ce qu’il se passe chez ce patient, alors partons à la pêche

  3. le patient refuse de partir des urgences sans “qu’on y ait bien r’ga’dé à l’intérieur”. Bien que parfois une consultation médicale (qui prend du temps et de l’expertise rappelons le) suivie de conseils en terme de conduite à tenir, ça SUFFISE. Bercés à l’ordonnance, nous avons de temps à autre du mal à nous en souvenir. Alors par flemme de négocier, pas peur de louper, des médecins qui ont pourtant raison de ne pas proposer plus que leur propre expertise cèdent et demandent un examen radiologique. #radiotho #scancrâne

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Qu’elle qu’en soit la raison, il reste primordial que sur la requête figurent les éléments qui poussent le prescripteur à demander l’examen. Ces éléments orientent d’une part la façon de lire l’examen, mais aussi la façon de chercher.

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Là-dedans, le tri est fait de manière simple.

En tant que prescripteur, si tu veux ton examen et qu’il est justifié, il sera fait. Le dommage fait par ces demandes incomplètes ?

Des patients qui attendent plus longtemps un examen dont ils ont besoin en réelle urgence parce que le radiologue n’avait pas les ressources pour le prioriser.

Des patients qui ont un examen mal ciblé et donc au mieux inutile, au pire nuisible. Dans l’extrême lose, on passe à côté d’un cas gravissime. Là où je travaillais, je me souviens d’un cas d’angoisse.. Le patient, très obèse, arrive au scanner, scopé, pour une suspicion de dissection aortique (bonne grosse urgence donc). Puisqu’il est en obésité morbide, les paramédicaux que nous sommes ne parvenons pas à le déplacer facilement. Le patient propose son aide pour se déplacer lui-même du brancard à la table de scanner, et, toujours sous surveillance ECG hein, passe avec quelques difficultés, mais passe quand même. L’examen nous apprend que la dissection peut-être écarté. En revanche, après le départ du patient, le radiologue s’attelle à la lecture attentive de l’examen, et repère ce qui pourrait être un trait de fracture d’une vertèbre non couverte par la zone d’irradiation. Au final, nous avons fait se déplacer ce patient seul alors qu’il avait véritablement une fracture vertébrale, qui s’est déplacée, provoquant une paralysie transitoire. Pourquoi ? Parce que le fait que le patient avait chuté n’avait pas été mentionné à l’équipe de radiologie (ni au médecin, ni aux paramédicaux).

Sans parler d’un effet “Pierre et le loup” qui décrédibilise un prescripteur un peu trop zélé, tirer l’alarme pour un patient ayant un examen urgent par circonstance (“le faire avant la visite du patron” par exemple), c’est prendre le risque de faire attendre un patient qui en a bien plus besoin.

Les demandes bien remplies, c’est cool aussi pour les manips radio, en radio, pour éviter de faire se lever des patients qui auraient éventuellement une embolie pulmonaire, genre.

Ce qui est valable de professionnel à professionnel l’est aussi de professionnel à patient. En tant que manip radio, poser des questions sur les circonstances, c’est aussi pouvoir prendre des décisions éclairées, et ainsi faire un bon choix d’incidences.

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Bref. Communiquer, c’est garantir des examens plus rapides, mieux ciblés, plus efficaces ! Donc Bobby, la flemme d’écrire le pourquoi du comment, tu la ranges et tu la réserves pour le choix de ta pizza dimanche prochain.

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