Félicitations, si vous êtes arrivés jusque là, c’est que cet article ne vous concerne pas du tout, me voilà bien embêtée… Un repas chez des potes, une soirée qui se termine en visionnage de pires vidéos youtube (pourquoi ?) ou encore un date : arrive toujours la sempiternelle phrase “Ha ouais tu connais pas ? Faut trop que tu regardes !”. Je ne suis personne pour juger de la pauvreté syntaxique parce que. MAIS. Cette phrase provoque chez moi quelque chose d’assez immédiat : la flemme. Rien ne me stimule aussi peu que de devoir faire quelque chose. Il faut que tu regardes. Il faut surtout que la motivation soit à la hauteur. Par exemple, il m’est arrivé de devoir regarder West Side Story parce que j’avais dit (donc menti) à une personne convoitée qui se reconnaîtra que oui oui oui je l’ai vu j’ai trouvé ça super le fun trop bien la musique et tout. Ça tient la route en glanant quelques infos utiles sur Google, mais si on veut tenir l’éventuelle discussion sur le sujet qui débarquerait à l’improviste – “Ah oui, tu aimes ça comment toi, le moment où ils se battent derrière les grilles ?” – il faut le voir. La motivation est de produire une simili connexion culturelle dans le but de se choper, ça va, c’est élevé. En revanche, Marie-Pêche qui me regarde de haut parce que je connais pas la filmo de Rohmer et qui a passé sa soirée à me juger alors qu’elle boit du vin bouchonné et qu’elle s’en rend pas compte, j’m’en contrefiche de l’impressionner. Il ne me reste qu’à opiner mollement pour finalement ne rien changer à mon comportement et garder une très haute opinion de ma flemme. Au final, j’écouterai mes amis à un moment, découvrant sur tard (très tard) des objets culturels qui ont déjà conquis le monde entier. En 2019, je découvrirai probablement la fin de Fight Club, la saga Star Wars et The Handmaid’s Tale. Et le pire, c’est que je me demanderai, naïvement, “mais, pourquoi diable n’ai-je pas regardé avant ?!”
Et toi, tu marches comment au “faut trop que tu regardes” ? 🙂
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