YOHO NATIONAL PARK
La routine café à emporter se précise. Dans toutes les villes où on passe, on s’arrange pour trouver LE coin où les petits déjeuners pris dans la voiture nous permettront de nous mettre en jambe pour la journée. Premier stop : Wapta Falls. Une petite randonnée de 5 kilomètres avec une élévation quasi nulle (30m, vers la fin) qui mène à des chutes de 150m de large et 30m de hauteur ! Encore une fois très peu nombreux sur le sentier, on n’aura eu à porter nos masques que lorsque les buissons étranglaient trop le chemin pour que l’on puisse se croiser à moins de deux mètres.
En revanche, ces doux moments passés loin de tous prennent fin dès lors que l’on arrive à Emerald Lake. Dans les parcs, beaucoup plus de touristes. On essaie de se tenir loin, de ne pas se mêler à la foule. A Emerald Lake, ça veut dire passer les premiers 400 mètres et les spots parfaits pour photo instagram, et d’un coup, beaucoup moins de perches à selfie. Il faut dire que le bleu irréel du lac, les montagnes en arrière-plan et les résineux qui embaument partout autour, c’est propice à créer du contenu.
non, je ne pose pas devant un fond vert
On décide de commencer la boucle du lac, puis de prolonger vers Emerald Lake Basin, ce qui en tout nous rend à une quinzaine de kilomètres. Si le tour du lac nous offre à de multiples reprises des vues montagne-forêt-flotte paradisiaques, le sentier vers le Basin n’est pas, comme son nom pourrait le laisser croire, une route vers un bassin. Il arrive, après des montées sinueuses à travers bois ou autres roches, au pied des glaciers donnant naissance au cours d’eau alimentant de lac. Je choisis cet endroit pour parfaire ma collection de cailloux qui remplissent les poches, parce qu’ils sont beaux, ou originaux, ou brillants, ou rayés, ou juste sous mes pieds. Il nous reste aussi des fruits de la vallée d’Okanagan, les derniers, à manger encerclés par des sommets enneigés.
dis donc c’est pas un bassin c’est un bain de pieds
Le chemin de retour est annonciateur de fin de fun : mon pied droit a décidé de lâcher, la faute à la laxité de ma cheville, à mon manque d’entraînement, ma voûte craque douloureusement. Les derniers kilomètres sont pénibles, mais l’arrivée au lodge – la nuit craquage complet du séjour – permet largement d’oublier le temps d’une soirée. Notre chambre ouvre sur un balcon donnant sur le lac, encadré par des sapins. Le lit est géant, et il y a une cheminée. S’il y a un endroit dans lequel vous devez vous arrêter et laisser du budget, c’est celui-ci ; pour le luxe de la nuit étoilée au-dessus du lac, et de la tisane – ou le jaja – bue auprès du feu.
Malheureusement le lendemain, ma douleur au pied est difficilement supportable, en tout cas incompatible avec la moindre randonnée. Le trail que l’on rêvait de faire nous passe sous le nez, à charge de revanche pour un prochain voyage, un jour. Je chausse mes birkenstock, range mes chaussures de rando, et je profite des coussinets plantaires et des sièges confortables de la voiture jusqu’à notre prochaine destination.
BANFF
C’est beau, MAIS. C’est plein de monde, c’est un peu Disneyland, c’est hors de prix, et tout ce monde, c’est une angoisse de pandémie. On reste à distance des foules, pareil, mais ça rend un peu fou ces stationnements remplis, et fou d’en faire partie, de constituer ce problème.
Foule absurde à Lake Louise (70 dollars les 30 minutes de barque ???!!)
Plus de randonnées d’ici la fin du séjour, alors on roule jusqu’aux points de vues, on marche sur du plat, et on refuse de payer 73 dollars (par personne!!) pour prendre des télécabines. Voici donc les plus beaux spots tranquilles que nous ayons vu en Alberta.
Takkakaw Falls
Lake Louise vu depuis la gondola
On se lève tôt, à 4 heures pour voir le lever de soleil sur le lac Moraine – où il fait très froid et où je m’enroule un pull sur la tête pour pallier le manque de bonnet.
Lever de soleil sur Lake Moraine
Les eaux bleues de Johnson Lake
A Banff, la visite du parc Cave and Basin, premier parc national du Canada, vaut le détour. Très peu de monde, et en plus du petit bassin qui pue le pet et qui fait des bulles, vous pourrez visiter l’exposition Enemy Aliens – Internment in Canada 1914-1920, qui nous a appris l’existence des camps d’internement canadiens, où des immigrés ont été enfermés et ont, depuis les camps de travail forcés, construit les premières routes des parcs nationaux canadiens. Bon, dans les bassins extérieurs, nous avons aussi appris l’existence des physes, c’est une autre information.
des physes au rocher, telles des moules d’eau chaude
De Banff, nous prenons la route pour Calgary, qui marque la fin de notre séjour avant un retour Montréalais.
La bombe à ours ne nous a pas servi, fort heureusement, mais on n’aura évidemment pas le droit de la prendre avec nous dans l’avion. C’est une arme, pour rappel ! Pour s’en débarrasser, renseignez-vous sur la présence de points de collecte de déchets dangereux. Après un échec au Canadian Tire, nous nous sommes dirigés vers une caserne de pompiers à côté de laquelle était située une benne de collecte spécifique aux bear sprays, puis vers l’aéroport pour dire au revoir à l’ouest et à ce voyage époustouflant.
Les rocheuses en août, ce fut sublime et éprouvant pour mon peton, mais si un jour l’occasion se présente à nouveau, c’est avec des semelles, les yeux écarquillés et une joie intense que je reprendrai les chemins de ces montagnes. Qu’est-ce qui te tente le plus dans tout ça ?
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